Les Vernes

Compte-rendu :
Entretien avec Agnès Ménard

Agnès Ménard est la directrice adjointe de l’association des centres sociaux de la ville
de Givors, centre Camille Claudel et centre Jacques Prévert. Après des études de sociologie,elle a validé un master en Sociologie appliquée au développement local ; elle est à la direction du centre depuis 18 mois. Nous l’avons rencontré au centre Prévert dans le quartier des Vernes, le jeudi 26 octobre 2017 à 14h. Lors de l’entretien, Colette Pingo nous a rejoint, conseillère en économie sociale et familiale au centre. L’entretien s’est déroulé dans le bureau d’Agnès Ménard, il a duré environ une heure.
Notre avons choisi de restituer cet entretien sous forme de compte-rendu, en regroupant les informations récoltées sous formes de thématiques qui sont les différentes formalités entrant en jeu dans l’élaboration des projets culturels.

Le centre social

L’organisation et le fonctionnement du centre

L’association pour laquelle Agnès Ménard travaille regroupe les deux centres sociaux
de la ville : le centre Camille Claudel situé en centre-ville et le centre Jacques Prévert, au
centre le quartier des Vernes. Un projet social et un projet familial sont élaborés par
l’association et sont décliné différemment dans les deux centres dans les différentes actions ; les centres n’ayant pas les mêmes enjeux, le même territoire et le même public. La rédaction d’un projet social et d’un projet familial se fait tous les quatre ans afin de présenter les enjeux des actions menées et les valeurs véhiculées et défendues par l’association. Ce projet est élaboré grâce aux diagnostiques territoriaux, aux résultats des projets sociaux élaborés auparavant et grâce aux entretiens menés par un sociologue auprès des habitants. Ces deux projets sont ensuite présentés à la caisse d’allocation familiale, permettant l’accréditation du centre et son financement.

Le centre est indépendant de la mairie et financé principalement par la Caisse
d’allocations familiales ; généralement les centres sociaux sont financés à part égale par la CAF et par la mairie, mais « historiquement » à Givors, la CAF a toujours été le principal financement des centres.
Le centre vit grâce à des salariés et avec l’aide de bénévoles, principalement sollicités
pour les cours de français et de l’accompagnement scolaire. Une commission familiale est organisée, regroupant lors de réunions les salariés, les habitants et les membres du conseil d’administration (qui sont principalement des bénévoles, habitants le quartier, la ville ou ses alentours).

Les rapports du centre avec les autres organismes, dans l’élaboration de projets culturels

Relations avec la DAC

Le centre social et la DAC partagent les mêmes valeurs : « la culture a un sens, et il est
important de la partager », selon les mots d’Agnès Ménard. La DAC peut proposer des projets culturels au centre social, mais le centre social peut également en avoir l’initiative seul. Dans le premier cas, les projets s’élaborent en co-construction, en mettant en accord les objectifs de la DAC avec ceux du centre social ayant un rapport plus proche avec le public des Vernes.
Nos interlocutrices ont insisté sur le fait que le centre social est autonome et qu’il n’existe pas de hiérarchie entre les deux organismes. La DAC est un partenaire parmi d’autres, « la DAC n’est pas le seul outil » selon Agnès Ménard. Dans le même temps, la DAC ne passe pas obligatoirement par le centre social pour l’élaboration de ses projets aux Vernes. Dans les projets en collaboration, le centre fait office de « passerelle » entre la DAC et le public, bénéficiant d’une certaine proximité avec les habitants des quartiers ciblés.

Relations avec les artistes

Entre les artistes intervenants et le public, le centre tient encore une fois le rôle de
« passerelle ». Agnès Ménard et Colette Pingo soulignent que les projets artistiques
fonctionnent plus ou moins bien selon la « capacité d’adaptation » des artistes, certains étant « hauts-perchés », imposant une grande « marche à franchir pour le public ». Colette Pingo insiste sur le décalage « culturel » parfois infranchissable qu’il existe entre les intervenants et les habitants : « on connait les familles, on sait leurs limites », « les faire partir en courant, c’est assez facile ». Ainsi le centre doit parfois « les [artistes] ramener à la réalité », les orientant vers des projets musicaux, festifs ou de l’art de rue, qui sont davantage appréciés que les expositions d’art contemporain et de peinture. Colette Pingo souligne aussi quelques problèmes de communication avec certains artistes à propos de la forme des projets, des dates de visite, rendant difficile la bonne médiation vers les habitants.

Autres partenaires

Le centre social des Vernes travaille aussi avec les autres organismes culturels de la
ville : la médiathèque, le théâtre le conservatoire.

Élaboration du projet avec le collectif « C’est pas des manières »

Le collectif « C’est pas des manières » travaille avec les centres sociaux de Givors et
plus particulièrement le centre social des Vernes. Ce projet avec ces artistes est une volonté de la DAC, qui a donc demandé si le centre social était d’accord pour créer des activités et des manifestations autour et avec ce collectif. Nos deux interlocutrices nous ont expliqué, qu’elles ont proposé au collectif de venir faire un petit concert à la fin de la fête du quartier cet été.
Cependant l’accueil par les habitants n’était pas comme l’espérait le centre social et les
artistes. Les habitants ne sont pas venus vers la scène mise en place et ont continué les
activités faites. Il y a donc une nouvelle réflexion qui est mise en place pour faire une
manifestation avec seulement l’intervention des artistes. Ainsi cela se fera le 24 Novembre 2017. Cette journée se déroulera ainsi à partir de 15h le centre social et des habitantes (Colette Pingo a insisté sur le fait que l’après-midi et pour la préparation de la salle, de la nourriture il n’y aura principalement que des femmes), et normalement il y aura un des artiste de « C’est pas des manières » qui sera aussi présent. Cependant Colette Pingo a manifesté le fait qu’elle ne savait pas réellement quelle personne du groupe allait venir puisque le groupe lui avait annoncé une personne et après une autre. En soirée se déroulera ainsi la projection d’extrait d’un film où sont présents des enfants du quartier des Vernes, ici encore Mme Pingo mentionne qu’elle a restraint la volonté des artistes, en demandant une projection plus courte, pour que ne s’ennuient pas et restent à cet évènement. Puis ensuite il y aura le concert de« C’est pas des manières ». Le projet avec « C’est pas des manières » n’est pas fixé et évolue en continue.

Le centre social et les habitants

Médiation culturelle

Après l’élaboration des projets culturels vient la médiation, la proposition de ces
derniers aux habitants. Cette étape ne semble pas être la plus aisée selon nos interlocutrices. En effet plusieurs méthodes sont utilisées et beaucoup non pas un franc succès. Notamment la médiation par des affiches cela n’a pas de réel impact et ne fonctionne pas vraiment. Selon Colette Pingo ce qui fonctionne le mieux c’est le bouche à oreille, nous n’avons pas eu plus davantage de précision sur la manière dont se passait ce bouche à oreille. Est-ce que le centre social transmet toujours à un même habitant qui va le retransmettre à toute ses connaissances ?
Ce qu’il faut retenir de cette médiation c’est que les habitants ont confiances dans les
professionnels du centre social, ils (ces professionnels) ont la charge d’expliqué et de donné envie de venir aux activités proposées.

Réception des projets par le public

Les projets proposés non pas forcément une participation importante. Pour Mme Pingo et Mme Ménard il faut généralement que les familles est un lien avec le projet. Par exemple avec le projet de film où sont présents dedans des enfants du quartier, s’il n’y avait pas eu les enfants du quartier dans le film, il n’y aurait surement pas eu de projection.

BARRAONA Thomas-Charles, LAURENT Cléo et GUILLOUD Jessica

 

Un site Web propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑